AssociationAssociation Myriam Errera

Association Myriam Errera

Les enfants raflés à Libourne

ParmMyram Errerai les  enfants raflés à Libourne  on peut citer Myriam Errera à qui cette association est dédiée et, à travers elle, les enfants juifs arrêtés, déportés et assassinés.

Myriam Errera est née le 21 mars 1926 à Libourne et habitait avec ses parents au 89, avenue de Verdun. Arrêtée avec son père et sa mère, transférée au camp de Drancy, elle fut déportée à Auschwitz le 3 février 1944 par le convoi n°67 où elle fut assassinée quelques jours plus tard.

 

Classe de Myriam Errera en 1933 à Libourne

Classe de Myriam Errera. Libourne 1933

Myriam Errera et ses amies

Myriam et ses amies

Seul témoignage direct de cette arrestation et déportation, une lettre écrite par son père à son beau père Clément Chaillat alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le camp de Drancy en convoi.

 Reproduction de cette lettre avec la transcription :

Lettre de Léonce ErreraLettre de Léonce Errera

 

 

 

Lettre de Léonce Errera

Furent également arrêtés les enfants de la famille Lipschitz : Marie, 17 ans et demi, Paul 16 ans, Jacques 12 ans et Marcel 10 ans et demi. Ils habitaient au 6, rue Victor Hugo, ils furent déportés et assassinés à Auschwitz.

Paul et Marie LIPSCHITZ

Lettre de Odette-Anna Toulet, psychanalyste, en souvenir de Marcel Lipschitz

"Il s'appelait Marcel LIPSCHITZ. Il avait 10 ans. Il était parti de Drancy pour Auschwitz-Birkenau, le 20 janvier 1944, dans le convoi n° 66.

Il habitait Libourne, cours Victor-Hugo et il allait à l'école comme tous les petits enfants de son âge. Quand les Allemands ont envahi la France, il habitait Nancy, en Lorraine. Au moment de la défaite de 1940, sa famille a dû partir, parce que les Juifs n'avaient plus le droit de vivre dans l'Est de la France. C'est ainsi qu'il est arrivé, à Libourne.

Une nuit -probablement début janvier 1944- des gendarmes français sont venus le chercher et l'ont emmené, avec sa famille, au camp de Mérignac. Quelques jours plus tard, on les a fait partir, enchaînés, pour le camp de Drancy, près de Paris. Quelques jours plus tard, ils partirent cette fois pour Auschwitz-Birkenau. Ils ne sont jamais revenus.

Parce qu'elles savent qu'on n'est pas tout à fait mort tant qu'il y a quelqu'un pour dire son nom, les parties civiles du procès PAPON ont voulu que l'on se souvienne, ce mercredi matin 8 octobre, de 107 enfants pour lesquels il avait été possible de fabriquer une pancarte, en écrivant leur nom. 107 pancartes, avec 107 noms d'enfants. Il en est parti plus de deux cents de Bordeaux. Ils étaient plus d'un million d'enfants à mourir parce qu'ils étaient juifs. D'autres enfants sont morts parce qu'ils étaient tziganes. Tous, au nom de théories raciales inexactes et parce qu'il peut arriver que la haine de l'autre devienne quelque chose d'incontrôlable si aucune voix ne s'élève assez fort pour dire -comme aujourd'hui en Algérie où l'on tue aussi des écoliers- ça suffit.

Quand Maurice PAPON a envoyé ces enfants à Auschwitz, il ne pouvait ignorer ce que l'enfant de sept-huit ans que j'étais, savait. Il suffisait d'écouter clandestinement -parce que, dans notre pays occupé par les Allemands, c'était défendu par les autorités de Vichy-, il suffisait d'écouter, comme mes parents faisaient, Radio-Londres, pour savoir qu'ils ne reviendraient jamais de ce lieu au nom imprononçable : Auschwitz, où on les envoyait. Les enfants qui attendaient le départ à Drancy, eux, ils « savaient ». Ils savaient qu'ils allaient vers un endroit terrible. Et pour apprivoiser la peur, ils avaient appelé le lieu de leur destination : Pitchi-Poï. Pitchi-Poï ou la Shoah des enfants. Shoah signifie en hébreu, catastrophe, destruction, anéantissement. Pitchi-Poï, un nom qui pétillait de vie et qu'il ne faudrait pas non plus oublier.

Marcel LIPSCHITZ ne mourra pas tout à fait si tu te rappelles de son nom et si les enfants des écoles de Libourne se rappelaient aussi de son nom. Marcel LIPSCHITZ ne mourra pas tout à fait s'il t'accompagne dans un coin de ton cœur. Et plus tard, quand tu l'auras oublié, il vivra dans tes choix d'homme. Il pourra t'arriver alors de te souvenir de lui, comme je me souviens de ces enfants que je ne connaissais pas, mais dont mes parents me parlaient. Le souvenir, disait le poète argentin Luis BORGES, c'est la mémoire de l'oubli."

http://www.matisson-consultants.com/affaire-papon/Lettre_a_Romain_Odette-Anna_Toulet.htm

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